A yant fait valoir leurs droits à la retraite en 1990 ce charmant couple, aussi érudit que passionné, n'en finit pas de remplir sa grande maison largement ouverte sur la campagne épinacoise,
avec une prédilection pour tout objet se rapportant à l'école.
« Depuis mon enfance, je garde tout, je n'aime pas jeter ! » , dira d'emblée Marie-Claude. Cela a commencé avec le vieux moulin à café de sa mère qui bien vite fut rejoint pas trois
autres, avant que le virus de la « collectionnite » ne l'atteigne définitivement, l'amenant à garder le moindre objet . En 1955, toute jeune enseignante, elle est nommée
successivement à Gueugnon, Morlet, Sanssenay, Montret.., rencontre alors Jean qui, devenu son mari, elle suivra à Saint-Etienne puis à l'école du Centre de Roche-la-Molière où il enseigne.
Le jeune couple passionné de « vieilles choses » passe ses loisirs à fréquenter les brocantes et ainsi, au fil du temps, accumule moultes collections avec une prédilection pour les
objets se rapportant à l'école et les moulins à café, la passion de Jean. « Je ne veux plus emmener Jean sur les brocantes, j'en ai marre de faire la poussière de ses moulins »
s'exclamera malicieuse Marie-Claude.
Un véritable musée
Depuis qu'ils se sont retirés à Dinay, ils ont aménagé de toutes pièces une salle de classe à l'ancienne dans ce qui était une écurie. Dès l'entrée, on est envahi par une bouffée de nostalgie
en retrouvant cette atmosphère d'autrefois avec ses pupitres en bois fleurant bon la cire, ses tableaux noirs où figure une leçon de moral sur la politesse, ses mesures en bois pour les
graines, en fer blanc pour les liquides, sa balance à plateaux, les cartes murales que l'on accrochait au-dessus du tableau, les livres de lecture Rémi et Colette, les bouteilles où l'on
faisait l'encre, le dessin d'un appareil respiratoire fait par Marie-Claude alors institutrice à Morlet...il y a même, chose rare, un fusil en bois comme il en existait dans les écoles avant la
guerre de 14-18, avec lequel les garçons apprenaient à tirer, n'y manque que la baïonnette !
C'est sans compter sur les anecdotes que raconte ce sympathique couple, telle celle du tableau noir « Il fallait nous voir, ramener le tableau posé sur le pavillon de la twingo sans
galerie, attaché avec des ficelles coincées dans les vitres des portières. Ah, c'était une expédition » !
On imagine …., et d'écouter Jean, jubilant en vous expliquant comment il a déniché une série de sept encriers en porcelaine blanche pour équiper, autre rareté, le pupitre à sept places sans
doute pour enfants de CP qui trône en bonne place dans cette classe fleurant bon l'école d'autrefois ! Du vrai bonheur !
Chantal Pitelet (CLP)